Comment prendre en compte les motivations des collaborateurs pour réussir sa transformation ? Benoît de Saint Vincent et Nicolas Masson, associés PRAGMA, expliquent en quoi l’écoute permet de révéler la nature et de la diversité des motivations au travail.
C’est une évidence, un collaborateur s’impliquera d’autant plus dans une transformation que celle-ci va dans le sens de ce qui le motive. Il suffit d’avoir une série d’entretiens et d’échanges approfondis avec plusieurs collaborateurs pour comprendre, si cela était nécessaire, qu’il existe autant de motivations au travail que de personnes.
« Écouter les salariés fait ressortir la diversité des motivations au travail de chacun. » Nicolas Masson, associé PRAGMA
Beaucoup pensent encore que la rémunération et la réalisation des besoins matériels constituent les premiers facteurs de motivation des collaborateurs. L’écoute et l’expérience montrent au contraire que l’implication des collaborateurs repose sur des moteurs profonds comme l’intérêt du travail, la progression professionnelle ou simplement la reconnaissance de leur dignité. Moteurs autrement plus efficaces et durables.
Dans l’hôtellerie par exemple, les collaborateurs sont souvent très orientés clients. Ils aiment avant tout, rendre service, échanger avec eux. Pour d’autres, l’esprit d’équipe est leur priorité et enfin, certains tiennent par-dessus tout à leur indépendance. Écouter les salariés fait ressortir la diversité des motivations au travail de chacun.
« Il faut distinguer les facteurs de motivation intrinsèques des facteurs extrinsèques. La satisfaction des premiers est source d’engagement alors que l’insatisfaction des seconds démotive » Benoit de SAINT VINCENT, associé PRAGMA
L’analyse fine des facteurs de motivation permet de distinguer les facteurs intrinsèques de motivation au travail (l’intérêt du métier, la reconnaissance, l’évolution professionnelle, …), des facteurs extrinsèques (la rémunération, les conditions ou l’ambiance de travail…).
Les premiers suscitent la mobilisation de moteurs profonds de la personne. Leurs satisfactions sont sources d’engagement dans le travail. Ils sont donc à privilégier.
Les seconds ne sont pas à négliger, mais sans jamais oublier ce qui les caractérise : leur satisfaction ne crée pas de motivation alors que leur insatisfaction démotive.
La façon de mobiliser une équipe doit tenir compte de ces deux familles de motivations.
« L’écoute oriente donc la façon de manager la transformation selon les motivations au travail de ses collaborateurs. » N.M.
Pour mener à bien une transformation, une entreprise devra tenir compte de ces familles de motivations. Elle pourra ainsi définir une stratégie globale dont la formulation saura rejoindre les collaborateurs, et que le management de proximité saura relayer en tenant compte des situations individuelles. L’écoute oriente ainsi la façon de manager la transformation selon les motivations au travail des collaborateurs (les facteurs intrinsèques) et de leurs craintes (les facteurs extrinsèques).
La capacité d’écoute a ainsi un double effet, elle permet d’identifier comment mobiliser les équipes et elle atteste aussi que chacun est reconnu pour ce qu’il est dans l’entreprise.