Éric Darras et Patrick Papas, associés PRAGMA, mettent l’accent sur ce qui est primordial en management : donner une vision et créer de l’adhésion grâce à des qualités d’écoute et d’exemplarité.
Le chef (dirigeant ou manager) doit être celui qui fixe un cap et fait partager sa vision. Cela suppose de faire adhérer son équipe, capacité qui dépend de son attitude. L’écoute est la qualité fondamentale du chef, une écoute authentique qui implique la compréhension et l’intégration de ce qui est exprimé.
« L'écoute, qualité fondamentale du chef, entretient le sentiment que l’avis de chaque collaborateur sera entendu. » Éric Darras, associé PRAGMA.
Le manager élabore une vision, car il observe et écoute ses collaborateurs, ses partenaires, ses concurrents. Par un travail de veille, il forge son intime conviction des décisions à prendre, des actions à mener. Écouter son environnement lui permet d’imprimer une vision d’avenir et de fixer un cap. Cette vision est non seulement une condition de réussite dans un contexte de conduite du changement, mais aussi une attente des collaborateurs. L’écoute apporte une touche humaine à la figure du chef, et facilite ses dimensions d’autorité et de leadership. Elle entretient le sentiment que chaque collaborateur sera entendu. Cette qualité conditionne également l’adhésion. Sans écoute, on obtient au mieux de l’acceptation, au pire, de la soumission.
« Porter et partager une vision à son niveau permet au manager de remplir sa mission. » Patrick Papas, associé PRAGMA
Grâce au cap qui leur est fixé, les collaborateurs gardent le sens et la cohérence de leurs objectifs et de leurs actions au lieu d’aller chacun dans une direction. Porter et partager une vision à son niveau permet donc au manager de remplir sa mission : assurer et gérer la production, certes, mais surtout, entreprendre pour innover et animer son équipe et ses clients. Dans un contexte de conduite du changement, d’évolutions à mettre en œuvre, la dimension d’animation est cruciale. Le manager doit savoir motiver son équipe et créer de l’adhésion. Une ambiance propice à l’enthousiasme, à la confiance, véhiculant des valeurs de solidarité, contribue à cette adhésion ; une ambiance qu’il fait régner ou éclore.
Le paradoxe du manager : il doit donner une vision et savoir aussi s’effacer
Dans sa mission, un bon manager rencontre cependant un paradoxe : celui qui doit porter une vision, ou bien incarner celle de son équipe, est progressivement amené à s’effacer. S’il a bien choisi ses collaborateurs, son rôle consiste alors à leur éviter de faire fausse route et à développer des pratiques de subsidiarité. Elles consistent à laisser faire chacun à son niveau, et à l’aider si nécessaire. Ainsi apparaît une autre de ses facettes, celle du manager coach.
« Être exemplaire, c’est énoncer ce qu'on est sûr de pouvoir respecter soi-même. » P.P.
Le manager est quelqu’un qui est exposé à tous. Sa position lui demande une autre qualité, l’exemplarité. Être exemplaire, c’est énoncer ce qu’on est sûr de pouvoir respecter soi-même. Il doit donc ériger sa conduite comme une recherche permanente d'exemples à donner plutôt que d'injonctions. À partir du moment où le manager fixe un cap et donne l'exemple, il génère de l’adhésion ; ce n'est pas le but recherché, c'est la conséquence de ses actes et de son attitude.
« Savoir recadrer, voir la réalité en face et la faire voir à ses collaborateurs, c’est ce qu’on appelle le courage managérial. » É.D.
Quand les choses ne se déroulent pas comme prévu, des questions de communication interviennent pour pointer les dysfonctionnements et dialoguer. Savoir recadrer, savoir dire ce qui ne va pas, voir la réalité en face et la faire voir à ses collaborateurs, c’est ce qu’on appelle le courage managérial. Être un bon manager, mais pas n’importe lequel : un chef avec un cerveau, du cœur et du courage.